sur les récentes découvertes archéologiques de l'église de Laives 2 statues du XVe siècle
À SAINT-MARTIN-DU-HAUT, UN ENSEMBLE ÉVOCATEUR DE LA STATUAIRE BOURGUIGNONNE DU XV° SIÈCLE
Datée par dendrochronologie de la première moitié du XIe siècle, l’église romane Saint-Martin-du-Haut est l’une des plus anciennes de la Bourgogne du Sud. Au pied du mur extérieur sud de la nef, à quelques centimètres sous la terre, les archéologues ont découvert des fragments de statues dont ceux de deux personnages en pierre calcaire.
Le premier, en deux morceaux, est une femme en pied, un peu plus petite que nature (1,20m). Son visage a été bûché mais sa tête conserve une longue chevelure ondulée. Son bras gauche soutient un livre ouvert et un pot à onguent traditionnellement associé à sainte Marie-Madeleine. Des traces de polychromie sont clairement préservées.
Le second personnage représente un moine sculpté grandeur nature, dont ne subsistent que la partie supérieure du torse, la tête et le bras gauche. Il est vêtu d’un habit monastique à capuchon. Sa tête est entière, hormis le nez qui a été bûché.
Ces deux statues, remarquablement exécutées, évoquent les modèles de la statuaire bourguignonne du début du XVe siècle issus des grands ateliers ducaux.
DES STATUES DÉSACRALISÉES À LA RÉVOLUTION ?
Outre les deux statues de pierre, 52 fragments de terre cuite ont été mis au jour, dont un porte la date de 1782. Cette date et les mutilations diverses infligées au moine et à sainte Marie-Madeleine, tendent à indiquer que ces statues ont été vandalisées sous la Révolution, puis enfouies à des fins de préservation.
Pour présenter ces objets au public, une importante phase de conservation curative est nécessaire. Des spécialistes vont procéder au nettoyage des restes de terre, à la consolidation des peintures adhérentes à la pierre et au collage des parties séparées, afin d’enrayer le processus de dégradation. Par la suite, une étude des pigments utilisés pour la polychromie devrait permettre d’examiner plus précisément les colorations successives des statues, pour confirmer leur rattachement aux ateliers des ducs de Bourgogne.
Leur restauration permettrait de les présenter au public lors de l’exposition itinérante conçue par la Cité des sciences et de l’industrie, en co-production avec l’Inrap, « Quoi de neuf au Moyen Âge ? » à l’abbaye de Tournus (juin-septembre), puis de façon pérenne à Laives, dans la chapelle de Lenoux (XVe siècle).
SOUTENEZ LE PROJET
L’Inrap fait aujourd’hui appel à la générosité des amoureux de l'art médiéval et aux bourguignons pour compléter le budget global de financement de cette restauration de 6 400€.