Ratenelle est un village de 360 habitants, dépendant du canton de Tournus (distance dix kilomètres), sur l’arrondissement de Mâcon et dont l’origine du nom est assez incertaine: les trois râteaux à foin (rastel) dans ses armes médiévales pouvaient suggérer, au moyen-âge, la racine d’une étymologie en rapport avec cet objet agricole !



À l’époque gallo-romaine, le territoire ratenalais comprend des fermes isolées, comme celles de la Bresse, puis au moyen-âge, en souvenir des grandes étendues bressanes et sur ce type de peuplement, deux villages y sont construits côte à côte. Ils sont administrativement distincts. L’un relève de la châtellenie ducale puis royale de Cuisery, l’autre d’un souverain spirituel et temporel, le prieur, lequel, avec ses moines dépendaient de l’abbaye d’Ambronay, de l’Ordre de Saint Benoît. ratenelle

En 1306, le village « d’en haut », celui de l’intérieur des terres, compte 62 chefs de famille et appartient à l’ensemble de la Châtellenie de Cuisery, alors liée à Amédée de Savoie. Dans le village « d’en bas », le prieuré, entouré de murailles tutélaires, domine la Seille. Le prieur, souverain investi d’une double puissance temporelle et spirituelle, est le Seigneur du village. C’est à lui que les chefs de famille (au nombre de 35 à cette période) sont redevables du cens et de toutes les taxes féodales. Les villageois « d’en bas » se confessent auprès du prieur, dans la chapelle du prieuré. Ceux « d’en haut », en l’église St Bernard, près de l’actuelle maison de Mme veuve Cadot- Barillet, qui faisait alors office de presbytère.

Chacun a son église, son cimetière, son prêtre, mais du fait que le prieur est patron de l’église St Bernard, ils ne constituent pratiquement qu’une seule paroisse, relevant du diocèse de Chalon-sur-Saône. L’unité religieuse commencée s’accomplira au cours du XVIII siècle, lorsque le prieur, devenu un grand Seigneur et vivant à la ville, voit le roi de France s’immiscer dans les affaires du prieuré. L’unité administrative entre en voie de réalisation. Et c’est à la révolution que l’on peut dire que c’est chose faite! Ratenelle forme alors une seule commune. De cette église St Bernard, de son cimetière qui l’entourait, aucun vestige ne subsiste.