L'église de La Genète est sous le vocable de la vierge. Elle a été édifiée par les moines de Tournus au milieu de la paroisse, à peu près à égale distance des hameaux les plus exentrés du bourg, Varennes et Pirey.


L'église de La Genète figure pour la première fois dans le pouillé du diocèse de Lyon au 15ème siècle. L'architecture semble être de cette époque, sauf les chapelles qui ont été construites au 19ème.

Au 14ème siècle, la chapelle du château de la Villeneuve sous le vocable de Saint Théodore, était l'Eglise Paroissiale.genete

L'église ne présente pas de grandes particularités architecturales ou artistiques, à part le choeur qui porte quatre amphores sonores destinées à l'accoustique. Les ogives croisées du choeur se terminent chacune côté nord par une figurine homme ou femme, côté sud par des écussons. La voute porte la voix : si vous parlez à voix basse devant l'un des angles du choeur, on vous entendra distinctement à l'autre extrémité. 

L'édifice recèle un certain nombre d'éléments intéressants pour l'histoire locale. 

SAINT THEODORE

Patron de l'église de la Villeneuve qui, réduite au rôle de simple chapelle, fut vendue comme bien national à la Révolution, et démolie. Saint Théodore Tiro, dit "le conscrit", fut martyrisé à Amasée en Turquie au 13ème siècle ; son culte se répandit en Occident après les Croisades.

Le Saint est représenté sous les traits d'un jeune homme, en costume Renaissance. L'oeuvre, datée de 1525, peut avoir été réalisée dans un atelier tournusien ; elle a découverte dans le champ proche du châteaun de la Villeneuve en 1976, enfouie dans le sole, comme l'indiquait le récit des veillées.
L'église Saint Théodore fait l'objet de plusieurs légendes.

VIERGE A L'ENFANT JESUS ENTOUREE DE DEUX ANGES - Monument historique 15ème siècle.

Très bel ensemble bourguignon provenant sans doute de l'un des ateliers de Dijon, encouragé par le Duc de Bourgogne. La moue boudeuse, les accroche-coeurs de la chevelure, la robe en V bouillonnant sur les pieds, sont caractéristiques des vierges bourguignonnes de l'époque.
On remarquera les cheveux crépus de l'Enfant Jésus, qui ressemble à un "petit Maure".

PIETA -  Monument historique 16ème siècle.

Ensemble bourguignon plychromé de grande qualité. La barbe du Christ, "en pointe", est caractéristique de la mode de l'époque. On remarquera que le bras est disproportionné par rapport à son corps.
Le visage de la vierge est marqué par l'intense douleur, expression rarement rendue avec autant de réalisme par les artistes bourguignons.

SAINTE CATHERINE D'ALEXANDRIE - Monument historique

Statue bourguignonne 15ème polychromée, la sainte est représentée avec les attributs de son supplice, la roue chargée de broyer son corps, l'épée avec laquelle on lui trancha la tête, elle marche sur l'empereur Maxence qui la persécuta.
Catherine est la patronne de nombreuses corporations, notamment les charrons, potiers, tourneurs.


PIERRE TOMBALE DE JEANNE BYEVRE - Monument historique

Jeanne Byèvre était l'épouse de Nicolas Le Sueur, écuyer de la baronnie de la Villeneuve. Elle décéda en 1619.
Cette pierre tombale est finement sculptée, le personnage est en costume d'époque.

SEPULTURE DE JEAN-MARIE PEUILLARD 

Curé de la Genète de 1783 à 1844, il laissa un grand souvenir dans la mémoire de ses paroissiens, probablement en raison de son attitude pendant la révolution.
Favorable aux idées nouvelles, il n'en fut pas moins incarcéré à la prison de Louhans pendans plusieurs mois. Pendant la Terreur, il officiait dans une grange, et administrait les sacrements aux habitants de la Genète, mais aussi à ceux des villages des alentours.

STATUE DE SAINT-SYLVESTRE -  Plâtre, 19ème siècle, endommagée. 

Saint Sylvestre était considéré comme le protecteur des animaux, en particulier des bêtes à cornes. Le 31 décembre, en l'église, jusqu'à la première guerre mondiale, on venait en "viage" (pélérinage) de très loin, surtout de Romenay et de la Bresse de l'Ain. Les pélerins arrivaient tôt le matin, à pied, avec les attaches de leurs animaux sur les épaules. Ils passaient la journée en prières.
On raconte que lorsque l'animal était malade dans le cours de l'année, on venait à l'église et l'on faisait trois fois le tour du cimetière en imitant le pas de la bête à protéger.

Le comité d'entretien de l'église a fait fabriquer par un maître verrier

- 6 vitraux pour la nef -  Quatre représentent la vie de la vierge ; les deux autres, saint Jean Baptiste, patron des moines hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem dont la commanderie de Chalon sur Saône est à l'origine de la construction de la Tour Jérusalem de la Genète, et Saint Sylvestre, vénéré depuis des temps immémoriaux, co-patron de l'église de la Villeneuve.

- 4 vitraux pour les chapelles - Qui représentent les quatre évangélistes.

L'EGLISE EST OUVERTE TOUS LES JOURS AU PUBLIC

Extraits de la plaquette de l'association d'histoire locale : LES AMIS DU VIEUX CUISERY ET DE SA CHATELLENIE
Photo : Baptiste D.V.