MONTPONT :

PENTECOTE

Ce matin-là, dans une maison de Jérusalem, les proches de Jésus se sont assemblés. Il y a Marie, sa mère, qui, de l'annonciation à la croix, n'a jamais cessé d'accueillir la volonté de Dieu. Avec elle, d'autres femmes qui ont suivi Jésus pendant sa vie publique, notamment Madeleine, la pécheresse qui, la première, a vu Jésus le jour de Pâques. Il y a les apôtres et un grand nombre de disciples. Ces hommes, ces femmes se souviennent des événements vécus avec Jésus. Ils ont été scandalisés par la haine des ennemis de Jésus, ceux qui l'ont livré à Pilate. La passion de leur Maître, son supplice les ont traumatisés. Comment oublier la mort d'un innocent tourné en ridicule, flagellé et cloué sur le bois ? Tous, ont été surpris par la résurrection. L'événement les a pris de court. Certains, comme Thomas, ont douté. Impossible de nier l'évidence ! Jésus vivant, ils l'ont vu, entendu, touché. En les quittant pour le ciel, il les a avertis : « Vous allez recevoir le Saint Esprit. » Fidèles à Jésus, ils attendent dans la prière. Ils font mémoire des promesses du Christ : « Je m'en vais vers mon Père. Je ne vous abandonnerai jamais. L'Esprit que vous Allez recevoir ouvrira vos intelligences et vos cœurs, il vous rendra forts. » Ce matin-là, à Jérusalem, l'Esprit survient. Il tombe sur les personnes réunies dans la maison. Il allume en chacun le feu de l'amour. Alors qu'ils se cachaient par crainte des autorités juives, voilà les disciples dans la rue. Ils parlent. Ils annoncent Jésus à une foule cosmopolite qui s'étonne de comprendre leur message. C’est fête à Jérusalem. Fête de pèlerinage. On vient prier au temple. La pentecôte commémore un événement ancien de grande importance. Au temps de Moise, le peuple juif, sorti d'Egypte, habite au désert. Moïse reçoit de Dieu, sur la montagne, les dix commandements. La Pentecôte, c'est la fête juive des dix commandements. A l'époque de Jésus il y a des communautés juives dispersées un peu partout dans le monde. Pas seulement en Palestine. On en trouve en Asie Mineure, en Iran, en Irak, en Syrie, en Libye, en Egypte et jusqu'à Rome... Ces juifs ne craignent pas de parcourir de longues distances pour venir dans la ville sainte. C'est à cette foute nombreuse que les amis de Jésus s’adressent au matin de Pentecôte. La promesse de Jésus s'est réalisée. Le feu qui consume les cœurs ne s'éteindra jamais. Pleins de foi et très courageux, les disciples deviennent des témoins. Certains d'entre eux connaîtront le même sort que Jésus : persécutés, méprisés, abandonnés, mis à mort. Ces gens-là sont nos aînés dans la foi. Nous ne les connaissons pas bien, nous n'y pensons guère mais nous leur devons te meilleur de nous-mêmes : appartenir à Jésus. Comme eux, nous faisons partie du vaste monde. Aujourd'hui, partout, vivent des personnes venant de pays et de cultures différents. Nous les côtoyons chaque jour. Les communications ne cessent de se développer. Tout de suite, les médias font écho aux événements qui se déroulent sur notre planète. Ils dispensent des manières de vivre et de penser nouvelles. Nous sommes souvent noyés sous le flot des images et des sons. L’annonce de l'évangile se fraie péniblement un chemin au milieu de ce bruit. Cela dit, ce n'est pas une raison pour se taire car nos familles sont un lieu privilégié de transmission de la Parole ainsi que des valeurs et solidarités auxquelles nous tenons. Comme les disciples au matin de Pentecôte, nous voici invités à parler. Interrogeons-nous : prenons-nous le soin de parler ? Avons-nous suffisamment conscience que notre comportement a de l'importance aux yeux de ceux et celles qui nous entourent ? Cette Pentecôte nous rappelle que nous avons reçu le Saint Esprit, l'Esprit du baptême et de la confirmation. Cet Esprit, nous ne cessons pas de le recevoir. La promesse de Jésus tient bon. Le croyons-nous vraiment ? Dans notre quotidien, faisons-nous place à la prière ? En outre, nos communautés, peu nombreuses, ne manquent pas de chaleur et de convivialité. C'est un trésor à ne pas négliger. Les confinements successifs que nous avons connus, les deuils qui nous ont endoloris ont creusé en nous le désir de nous rapprocher, de nous écouter, de faire la fête. Profitons de ce retour à la normale pour partager avec d'autres le meilleur de nous-mêmes. C'est avec la conviction que nous sommes tous aimés de Dieu et soutenus par lui que je vous souhaite une bonne fête de Pentecôte.

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